MAXIME MATTHYS
FACTORY #5
[UN]INNOVATION
Face à l’ampleur de la crise écologique et pour pallier au risque d’effondrement de notre civilisation, l’innovation technologique semblerait être la panacée. Dans le cadre du programme « 1+2 Factory » de la Résidence 1+2, et en partenariat avec le CNRS Occitanie Ouest et l’institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), Maxime Matthys s’est attaché à déconstruire cette croyance, en produisant plusieurs œuvres qui interrogent notre rapport à la technologie et qui proposent une vision dystopique des futurs phénomènes résultants de son utilisation massive.
Maxime Matthys propose une réflexion quant à la possible dangerosité de certains d’entre-eux. Love Center, réalisé à l’aide de l’imagerie thermique, capture la chaleur dégagée par un data center lorsque celui-ci créé automatiquement de la poésie romantique artificielle. Prenant la forme d’une série de photographies thermiques, ce travail nous propulse dans un futur où les machines deviendraient capables de ressentir, d’aimer, de créer et pose la question de la possible aliénation de l’espèce humaine face à ses propres inventions technologiques.
IRIT : L’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT) est une unité mixte de recherche (UMR) du CNRS et des universités Toulouse Capitole, Toulouse – Jean Jaurès, Toulouse III – Paul Sabatier et Toulouse INP. Créé en 1990, né de la fusion de 3 laboratoires, il n’a cessé d’accueillir de nouveaux chercheur. es et de nouvelles équipes de recherche, couvrant ainsi un large spectre de la discipline informatique. De par son caractère multi-tutelles et son effectif de 700 personnes, son impact scientifique et ses interactions avec les autres domaines ; le laboratoire constitue une des forces structurantes du paysage de l’informatique et de ses applications dans le monde du numérique. Sur des sujets d’actualité tels que l’intelligence artificielle, la sécurité, l’internet des objets et le Big Data, l’IRIT est doté de toutes les compétences lui permettant d’embrasser intégralement ces thématiques et lui confère la capacité à aborder un certain nombre de défis sociétaux. L’humain et son environnement sont au coeur de ses recherches, enrichies de la collaboration avec d’autres disciplines scientifiques. La connexion entre le monde de la science et la société est toujours un défi à relever, et le biais artistique en est un important vecteur à explorer. De précédentes collaborations de l’IRIT avec des plasticien.nes, troupes de théâtre et vidéastes, ont permis, par du dialogue et du partage, de satisfaire à la perspicacité du décloisonnement art-science. Le partenariat avec le programme 1+2 Factory, a constitué une nouvelle mise à l’épreuve des compétences scientifiques et technologiques du laboratoire face aux questionnements et au savoir-faire photographique.
MAXIME MATTHYS : Maxime Matthys est un artiste belge, né à Bruxelles en 1995. En 2015, il sort «Bachelor», diplômé de l’ETPA (Ecole de photographie) à Toulouse. Situé à la croisée de diverses pratiques, son travail interroge l’empreinte des nouvelles technologies sur notre mode de vie contemporain. Il utilise différents médiums ; la photographie, la vidéo, la performance, la sculpture et l’installation, pour produire des oeuvres où s’entremêlent le réel et le virtuel. Maxime Matthys collabore régulièrement avec des scientifiques pour déconstruire les mythes liés aux nouvelles technologies et, ainsi, imaginer de nouveaux langages. Plusieurs fois primé, son travail a notamment été projeté à la Maison Européenne de la Photographie et a fait l’objet d’expositions personnelles en Europe. Son dernier projet, 2091 : The Ministry of Privacy a été exposé au Centre Pompidou dans le cadre de la quatrième édition de l’événement Mutations/Créations. Il est l’auteur de Sortez Couverts, performance produite durant la crise sanitaire du coronavirus et relayée par plus de 80 médias en France et dans le monde. Il vit et travaille entre Rennes et Paris.