2019

LA MÉCANIQUE CÉLESTE

Manon Lanjouère

Éditions Filigranes

AUTEURE : Manon Lanjouère
TEXTES : Fabien Ribery

Format : 175 x 250 mm
Langues : Français/Anglais
Prix : 25,00 €
Tirage : 500 exemplaires
ISBN : 978-2-35046-490-9

De tout temps, l’homme observa la voûte céleste. Toujours présentes au-dessus de sa tête, les planètes et les étoiles ont stimulé l’imagination de l’homme, suscité en lui le désir de les atteindre. Rapidement, il rêva la nuit qu’il « avait trouvé le secret de s’affranchir des lois de la pesanteur, de manière que son corps étant devenu indifférent à monter ou descendre, il pouvait faire l’un ou l’autre avec une facilité égale et d’après sa volonté » nous raconte Brillat-Savarin. Ce vol onirique se mobilisant sous une impulsion légère est l’impression même du bond pur, d’une impulsion à jamais suspendue. L’homme devient alors, à travers son rêve un être léger et flottant, retrouvant ainsi la matrice maternelle. Mais notre désir de voler, aussi ancien que l’humanité, nécessite néanmoins un surpassement du corps, qui seul peine à s’élever. Mais comment résoudre ce problème de la mécanique du vol ? Comment trouver cette dynamique nous permettant de nous affranchir des lois de la gravité ? Cette quête, qui jusqu’ici, n’était que visuelle se transforma peu à peu en un projet physique. Pour atteindre ces altitudes extrêmes, l’homme dut faire en sorte que la force centrifuge et l’attraction terrestre se compensent exactement. Pour que le véhicule choisi reçoive une impulsion mathématiquement exacte, l’homme eut recours à la vieille mécanique céleste. Ainsi naquit la science de l’astronautique, capable de prédire la trajectoire et la vitesse de tout projectile. Les voyages hors de notre atmosphère se dessinent alors, mais où s’agit-il d’aller ? Cette fuite vers le ciel, nous fera imaginer avec envie le vol des astronautes en impesanteur, devenant ainsi des agents révélateurs de ce rêve sous-jacent. Avec la mécanique céleste, je me fais le vaisseau d’un voyage imaginaire, nous transportant dans les confins du monde, un voyage dans l’histoire de la mécanique de propulsion et vers le vide spatial. Nous rappelant ainsi que l’imaginaire fut et sera très souvent le véhicule idéal de la simulation des propositions savantes. Merci à la Cité de l’Espace et à L’ISAE SUPAÉRO, et plus particulièrement Serge Gracieux et Laurent Joly qui ont su me consacrer du temps pour enrichir ma recherche et nourrir un peu plus cet imaginaire à travers discussions, lectures et visite de laboratoire.

Je vois Manon Lanjouère comme un territoire ouvert, une puissance interrogative, et la volonté de ne surtout pas clore les questions. Sa démarche est heuristique, qui trouve en tâtonnant, et s’invente funambule sur la ligne d’horizon, dans le bricolage du composite. Dans la nuit de l’espace, il n’y a plus de borne, c’est une plongée verticale dans le vide, le néant, l’amniotique infini…

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