MARIANNE THAZET
EAUX VIVES
Née en 1989, Marianne Thazet est diplômée de l’ETPA à Toulouse en 2019. Membre fondatrice du collectif Trigone, elle participe à la création d’une résidence de territoire et d’une galerie photographique dédiée à Carla-Bayle en Ariège. Parallèlement, elle réalise plusieurs commandes, expositions et résidences photographiques, cherchant toujours à mettre en lumière le non-événement et les personnages décalés.
En 2022, Marianne Thazet participe à la commande géographique D’OC, un projet initié par Images Singulières, associant six jeunes photographes, chacun sillonnant un territoire de la région Occitanie. Une exposition au Centre photographique documentaire à Sète et un ouvrage aux éditions Lamaindonne restituent cette commande régionale. Marianne est aussi photographe associée de l’association Autres directions, pour la mise en place de plusieurs résidences de créations artistiques en Ariège sur la thématique « Tomber au monde ».
Adepte d’une photographie documentaire centrée sur l’intime, Marianne interroge notre attention à notre environnement immédiat par un regard sensible et décalé. Elle raconte le réel, en suggérant, en photographiant l’insignifiant, en sublimant les détails. Elle compose des images à plusieurs niveaux de lecture, produit des séries profondes qui sont autant de questions ouvertes sur le monde contemporain.
La confluence Garonne-Ariège est un lieu de tumulte où se croisent, s’entremêlent, et se débattent deux éléments titanesques qui finalement se fondent l’un dans l’autre et reprennent leurs douces coulées. Allégorie certaine de la cohabitation entre la nature et l’Homme qui se dessine sur ces lieux.
La réserve naturelle de la confluence est remarquable tant par sa biodiversité que par sa proximité périurbaine. Une situation rare et fragile qui exacerbe l’ambivalence, cette « collaboration » entre la nature et l’Homme qui d’un côté, la détruit et de l’autre, la protège.
Plus je sillonne ce territoire, plus je constate l’imbrication inextricable de ces deux éléments que je cherchais à démêler : l’Homme à l’origine de la destruction, et l’Homme qui veille à réparer, soigner et éduquer. Tout ici est un équilibre sensible entre ce qui meurt et ce qui renaît. Je parcours ces lieux en constatant les impacts qui leurs sont assénés et les précautions que l’Homme s’efforce de compenser, j’observe cette histoire d’amour-haine qui tente d’avoir une fin heureuse.
Marianne Thazet