TROIS IRIS
Résidence 2020
Après Marjorie Calle en 2016 avec Diana Alice Lea, Clémentine Carrié en 2017 avec Les Jours – Cahiers photographiques, Nestor (alias Noé Cuéllar) en 2018 avec 1+2=4, Citizen JiF en 2019 avec The Future Was Yesterday, Pauline Broulis est la réalisatrice du film de création 2020 en partenariat avec l’ENS Louis Lumière à Paris (format 26 mn).
« Le regard de ces trois photographes en résidence, Emeric, Coline et Lucía est au coeur du film Trois Iris. Leur rapport au sujet photographié, à leur appareil, et également à l’environnement qui les entoure. L’idée que les photographes révèlent et immortalisent ce qui existe mais qu’on ne regarde pas est abordée au cours du récit. Le film est sensoriel et formel car composé d’une esthétique suffisamment expressive par le son et par l’image pour véhiculer du sens et raconter une histoire, celle de photographes en création, sans reposer sur la parole. Pour cela ils ont été filmés tout au long de leur processus de création mais aussi dans leur quotidien, ainsi que lors des diverses expériences vécues durant leur séjour en Occitanie en particulier aux côtés des scientifiques qui ont généreusement collaboré avec eux. J’ai découvert à leurs côtés l’importance de la recherche dans le processus créatif. Grâce à la science, les photographes trouvaient de nouvelles pistes de réflexion, en abandonnaient d’autres, faisait mûrir leur projet en somme. C’était une expérience très enrichissante pour moi car cela concernait des domaines que je connaissais peu : la microscopie, la géochimie, et le concept d’anthropocène par exemple. Lors de la résidence des photographes, j’ai pu découvrir à leur côté trois manières de travailler, d’appréhender le monde, et ainsi de créer. Je tente de retranscrire ces personnalités et ces sensibilités dans le film. Pour cela il a fallu que, sur les moments de tournage, je m’adapte aux photographes : quand l’un était silencieux, l’autre était trop bavard ; cela impacte bien entendu ma mise en scène et ma façon de filmer. Ma caméra a été le témoin privilégié de l’évolution des trois projets, des embûches esquivées, et des rencontres faites lors de ces longs mois de travail. Je suis la première spectatrice de la passion et de la sensibilité des trois artistes, de la maturité grandissante de leurs projets, ainsi que le premier regard extérieur sur la naissance de leurs photographies. J’espère avec ce film parvenir à conférer au spectateur la même sensation d’émerveillement que celle que j’ai eue la chance de vivre. »
Pauline Broulis
BIOGRAPHIE :
Née en 1995 à Paris, Pauline Broulis est réalisatrice de films. Elle étudie le cinéma en master à l’ENS Louis-Lumière de 2016 à 2019 où elle se spécialise dans la mise en scène, tout en ayant un attrait particulier pour l’image. Elle aime écrire, réaliser, et parfois cadrer et monter ses propres films. Après avoir expérimenté la réalisation dans le documentaire, elle réalise en 2018 Sous la surface, son premier court-métrage de fiction, ayant pour sujet les relations mères-filles et l’impact qu’elles ont sur l’oppression des femmes dans la société. En 2019, elle réalise son deuxième court-métrage autour du même thème : Toujours ta fille. Début 2020, elle termine son troisième court-métrage de fiction, La Piade, qui se rapproche de ses premiers documentaires. La nature y occupe une place importante, apparaissant comme puissante et sauvage. Ce film est un hommage à un lieu qui lui est cher mais malheureusement en voie de destruction : les grottes de la Piade (Var). Les éboulements successifs et les déchets toxiques ont contraint la municipalité à en interdire l’accès au public. De son désir de prendre sa revanche sur le destin est né l’envie de faire ce film qu’elle réalise donc non pas à la Piade, puisque condamnée, mais sur la Presqu’île de Giens, non loin du site. En parallèle de son activité de réalisatrice de documentaires et de publicités, Pauline Broulis écrit actuellement son premier long-métrage de fiction ainsi qu’un quatrième court-métrage.