PAULINE THOLLET
HORS LES MURS #6
« BORDURES »
Dans le cadre de la Résidence 1+2 Hors les murs #6 réalisée avec le soutien de la Mairie d’Estrétefonds, du Conseil départemental de la Haute-Garonne et en partenariat avec l’association Le Capech à la Cote, la photographe Pauline Thollet développe un projet photographique sur le corps en mouvement. Pendant plusieurs mois, elle se focalise sur l’idée de tension et de relâche, observant les rapports à l’autre qu’induisent ces différents types d’énergie.
Pauline souhaite fixer les corps en quête de cette liberté générée par le sport et laisser irradier leur apaisement. Elle rencontre différentes associations sportives de la commune, s’invitant aux cours de MMA, aviron, pole-dance, karaté, danse classique, basketball, volleyball et football. Finalement, les images isolent les corps. Elles soulignent quelques liens, une solidarité et un rapport implicite à l’autre, mais les personnages ne sont là que pour témoigner de leur force et de la nécessité d’être en soi.
« Bordures », ce sont ces corps chargés qui occupent les limites du cadre, qui les défient, s’y cognent ou s’y abandonnent. Ce sont les frontières invisibles qui délimitent ces espaces, réceptacles de tension, ceux qui se juxtaposent au reste du monde. “Ce monde, je ne peux que l’imaginer, ici, il n’existe pas.” Dans cet intervalle, c’est l’enveloppe corporelle qui se déploie, dont on tente de s’extraire ou dans laquelle on se replie. C’est le corps individuel qui côtoie le corps de l’autre, l’affronte, s’en remet à lui. C’est le corps comme un impact, le muscle vecteur et la silhouette qui flotte et se dissout. Les énergies et les contours sont friables, ils ne sont pas plus tangibles que ce clivage où les corps, chargés à ras bord, finissent par s’évaporer. Se changer en attente, devenir la suspension, le nulle part des corps désarticulés, évanescents.
PAULINE THOLLET : Née à Perpignan en 1998, Pauline Thollet est diplômée de l’ETPA en 2019, récompensée par la mention du jury. Elle poursuit ses études avec un master de médiation culturelle en études visuelles et réalise son mémoire de fin d’études sur la photographie et le deuil. Sa pratique photographique est centrée sur la place de l’individu dans le groupe, sur l’articulation des rapports humains, dans les relations amoureuses ou amicales, dans les dynamiques familiales. Elle cherche les signes de «l’être au monde», observe les chorégraphies sociales, ces enchaînements d’adaptations et de postures que l’humain adopte pour faire famille ou société. Elle aspire aussi à témoigner de ces espaces d’intimité, déployés dans la sphère privée. Les notions de visible et d’invisible font également partie de ces préoccupations artistiques.
Elle intervient de façon régulière dans plusieurs dispositifs d’éducation artistique et d’actions culturelles, notamment la Résidence 1+2 à Toulouse et le Centre d’Art et de Photographie de Lectoure. Sa série « Deux est un chiffre impair » est projetée dans le cadre de l’appel à projet «Parlez-moi d’Amour» au Centre Culturel Bellegarde à Toulouse en 2019, exposée aux Promenades Photographiques de Vendôme en 2021, et présentée à l’édition 2022 des Nuits Photographiques de Pierrevert. Sa série « L’écorce du cœur » est sélectionnée pour la Jeune photographie – Occitanie à la Maison de l’Image Documentaire à Sète en 2020. Enfin sa série « Ce qu’ils nous laissent » fait l’objet d’une publication dans la revue Spectres du magazine El-Mohán en 2022.