CÉLINE CLANET
SEconde peau
Céline Clanet est la photographe de renom pour l’édition 2024 de notre programme de résidences de création « Photographie & Sciences » à Toulouse.
Céline Clanet (1977), diplômée de l’ENSP d’Arles, s’intéresse aux lieux reculés ou secrets, aux paysages sauvages et à leurs occupants. Elle travaille depuis 2005 sur l’Arctique européen (“Máze”, Photolucida 2010, “Kola”, Loco 2018).
Attentive à l’impact écologique des actions humaines et aux zones en instance de mutations, elle photographie ces endroits où se jouent les frictions, entre chute des repères et perpétuation de valeurs séculaires, et explore également les relations complexes que nous entretenons avec le monde animal.
En 2023 est publié “Ground Noise” (Actes Sud), un travail sur les mondes visibles et invisibles de la forêt, exposé aux Rencontres d’Arles la même année. Lauréate de la “Grande commande photographique” de la BnF, elle réalise “Les Ilots Farouches”, sur les espaces naturels français en libre évolution, les plus protégés du pays.
Son travail, publié et exposé en Europe et à l’étranger, fait partie des fonds de la BnF, du CNAP, de la Collection Neuflize OBC, de la Société Française de Photographie, des Archives Départementales de Savoie, du Portland Art Museum (USA), et a fait l’objet de 7 monographies.
Elle vit et travaille à Paris.
Dans Seconde peau, Céline Clanet rend visible trois temporalités du lien symbolique que les humains entretiennent avec l’ours :
Dans les grottes, Homo Sapiens a investi au Paléolithique l’habitat de l’Ours des Cavernes Ursus spelaeus, allant jusqu’à reproduire ses griffades sur les parois ou les réutiliser dans ses gravures, plusieurs milliers d’années après la disparition de cet animal qu’il n’a jamais rencontré – formant ainsi avec lui une «communauté fantôme ».
Pendant les Fêtes de l’Ours du Haut-Vallespir, l’Ours brun Ursus arctos, absent de la région, a pourtant laissé la trace de son animalité dans l’esprit d’hommes qui se recouvrent de noir et de peaux animales le temps d’une journée, mettant à nu leur humanité.
Au Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, la renaissance de l’ourse Caramelles, assassinée dans les montagnes ariégeoises en 2021, prend forme sous les mains du taxidermiste, dans la lente et précise reconstruction de son image.
En collaborant avec des préhistoriens du laboratoire TRACES (Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés) et le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, Céline Clanet explore ainsi l’écho ancestral de l’existence ursine, sa présence spectrale parmi les humains.