MARINE LANIER
Les Contrebandiers
Née à Valence en 1981, elle vit et travaille entre Crest et Lyon. Représentée par la galerie Jörg Brockmann, Genève, Suisse. Après des études de géographie, lettres et cinéma, Marine Lanier est diplômée de l’École Nationale supérieure de la Photographie en 2007.
Marine Lanier expose son travail en France et à l’étranger. En 2016, elle publie une monographie aux éditions Poursuite, Nos feux nous appartiennent, accompagnée par un texte de l’écrivain Emmanuelle Pagano. En 2022, une nouvelle monographie sera publiée chez le même éditeur, Le Soleil des loups.
Issue d’une famille d’horticulteurs et de marins, sa recherche est centrée autour des questions du vivant, de la structure clanique, du lien et de l’appel de l’aventure. Son approche relève de la fable documentaire ou encore du “réalisme magique”. Elle explore des lieux interlopes, inaccessibles, où le danger et le mystère planent : l’ancienne pépinière abandonnée de son père, un volcan endormi, les vagues d’un barrage, la géologie d’une terre bouleversée par les conflits et les tremblements de terre en Arménie, un jardin-laboratoire au pied d’un glacier sur le tracé de l’épopée d’Hannibal dans les Alpes.
Les personnages marginaux et l’univers irrationnel la fascinent, depuis plusieurs années, elle a photographié des communautés masculines tels des élagueurs et jardiniers ; ou encore deux frères, sortes d’enfants-loups, vivant en autarcie au-dessus d’un relief inversé en Ardèche ; l’itinéraire de son arrière-grand-père Capitaine de vaisseau par le prisme des superstitions de marins ; des contrebandiers et autres déserteurs à la frontière italienne ; un groupe d’hommes détenus qui échafaudent ensemble un langage codé.
La question du récit et de la métamorphose sous-tend l’ensemble de son travail, il s’agit souvent de l’invention d’un destin individuel clivé au sein des rituels d’un groupe. Son approche plastique est sensorielle, immersive, parfois hallucinée. Elle utilise souvent la lumière de l’éclipse, les symboles, les monochromes proches de la couleur des rêves, de la sidération, qui nous transportent vers un renversement des valeurs de ce monde.
© L’Ermite, extrait de la série Les Contrebandiers, Marine Lanier, 2020.
THÉMATIQUE : Sciences des représentations
Engagées dans une réflexion sur la coopération, la mutualisation des moyens, la complémentarité des compétences et savoir-faire, plusieurs structures culturelles de la région Occitanie s’associent (la Résidence 1+2 à Toulouse, le Centre d’art et photographie de Lectoure, Le Bus – espace culturel mobile, l’Agence de Développement de l’Economie Culturelle du Couserans et la Communauté de Communes Couserans-Pyrénées) et accompagnent en 2021 et 2022 la photographe Marine Lanier lors de ses différents séjours en Occitanie pour la suite de la série « Les Contrebandiers ».
Marine Lanier a réalisé un premier corpus d’images dans les Alpes et le Vercors dans le cadre de la commande photographique nationale du Ministère de la Culture « Flux, une société en mouvement », conduite par le Centre national des arts plastiques, en partenariat avec le CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France et Diaphane, pôle photographique en Hauts-de-France et avec le soutien du jardin du Lautaret et du département écologie de l’Université de Grenoble. C’est dans les Pyrénées qu’elle souhaite continuer ce projet au long cours « Les Contrebandiers », une fable documentaire incarnée par des personnages atypiques en immersion dans une nature intemporelle.