Prix photographie & sciences
POURQUOI UN PRIX PHOTOGRAPHIE & SCIENCES ?
La photographie et les sciences, un dialogue pour s’engager !
Nous sommes convaincus que les sciences et les arts ont vocation à se rencontrer dans un dialogue intime et créatif qui donne à voir, à réfléchir et à s’engager. Pour Pythagore, la science et la mathématisation ne sont pas une fin en soi, mais une façon de révéler un mystère et une émotion. C’est cette même émotion que suscite aussi la photographie, devenue un art majeur qui, plus que jamais, questionne le monde qui nous entoure, rassemble les hommes et les femmes, relie nos sociétés. Faire dialoguer « Photographie & Sciences », c’est participer à ce dialogue nécessaire entre plusieurs acteurs d’une même société, désireux de s’interroger ensemble sur la place de l’Humain dans son environnement et son rôle au sein de sociétés contemporaines connectées, en mutations constantes et interdépendantes.
« Les quelques discussions que j’ai eu avec les artistes m’ont aidé à avoir une perspective sur ce que je fais. Nous, les scientifiques, nous sommes très accrochés à la réalité. Nous sommes des explorateurs, à vrai dire assez peu rêveurs. Avec eux, j’ai retrouvé cette part de rêve ». Ces mots sont ceux de Sylvestre Maurice, astrophysicien, astronome et planétologue, spécialiste de l’exploration du système solaire et parrain de l’édition 2019 de la Résidence 1+2. Il témoigne de la curiosité touchante d’un scientifique à la renommée internationale pour des modes d’expressions artistiques à la force évocatrice insoupçonnée.
Il est vrai qu’à première vue, tout oppose photographie et science : elles n’ont ni le même objet, ni les mêmes méthodes et finalités. Si la première convoque le sensible et les imaginaires, la seconde s’inscrit dans la raison et la réalité. Et pourtant, à y regarder de plus près, elles ont en commun de questionner le monde en rendant visible l’invisible, repoussant les frontières de la connaissance, donnant à voir autrement. Si la photographie raconte les circonvolutions du monde, les sciences nous aident à mieux les comprendre. Depuis sa création fin 2015, la Résidence 1+2 à Toulouse a pour ambition de faire se rencontrer des personnes qui, à priori, n’avaient aucune chance de dialoguer ensemble.
Ce troisième prix « Photographie & Sciences » Édition 2023, souhaite s’inscrire pleinement dans cette dynamique partagée autour d’un·e photographe professionnel·le de la scène française (créateur·ices français·es ou artistes travaillant et/ou résidant en France, quelle que soit leur nationalité) : créer, dans un esprit collaboratif et participatif, les conditions idoines permettant la fabrication de contenus sensibles, photographe et scientifiques partageant des réflexions et des ressources, composant des savoirs inédits dans une sorte de fabrique des possibles.
À une époque où les frontières s’effritent entre toutes les disciplines, réunir dans un même projet artistes et scientifiques, c’est les inviter à unir leurs forces, à impulser de nouvelles transversalités, à renouveler les formes créatives pour nous aider, ensemble, à mieux comprendre et agir face aux enjeux du monde contemporain.
Philippe GUIONIE
Délégué Général du Prix Photographie & Sciences
PRÉSENTATION DU PRIX
La RÉSIDENCE 1+2, le MINISTÈRE DE LA CULTURE, l’ADAGP, le CNRS, STIMULTANIA (lieu associé) et PICTO FOUNDATION s’engagent à soutenir la création photographique contemporaine en créant le Prix Photographie & Sciences, avec les partenaires médias Fisheye et Sciences et Avenir – La Recherche. Ce prix annuel est destiné à tous les photographes professionnels de la scène française (créateur·rices français·es ou artistes travaillant et/ou résidant en France, quelle que soit leur nationalité) développant une photographie d’auteur·e. Une dotation de 7 000 euros permettra d’accompagner le ou la photographe lauréat·e à finaliser une série photographique en cours de réalisation, qui associe la photographie et les sciences, en France et à l’étranger. La rémunération du ou de la photographe lauréat·e sera incluse dans la dotation. Le ou la lauréat·e bénéficiera également d’une communication dédiée auprès des partenaires médias. La présentation de la série complète fera l’objet d’une table ronde avec projection en juin 2024 à l’ADAGP (Paris) et d’une exposition à STIMULTANIA, lieu associé (Strasbourg) en 2025.
CALENDRIER
- Lancement de l’appel à candidatures : jeudi 6 juillet 2023 à 11h à la Fisheye Gallery aux Rencontres de la photographie d’Arles.
- Date limite de candidature : 15 septembre 2023 à 19h.
- Réunion du jury : 3 octobre 2023 à l’ADAGP (Paris).
- Annonce du/de la lauréat·e : 14 octobre 2023.
- Restitutions : table ronde avec projection à l’ADAGP (Paris) en 2024 et exposition à STIMULTANIA (Strasbourg) en 2025.
Diffusion presse :
Catherine PHILIPPOT et Prune PHILIPPOT
Relations Media
248 boulevard Raspail – 75014 Paris
cathphilippot@relations-media.com
prunephilippot@relations-media.com
01 40 47 63 42
LA LAURÉATE 2022
LA LAURÉATE 2023
Anaïs Tondeur – Fleurs de feux, le témoignage des cendres.
Entremêlant photographie et écologie, archéo-botanique et philosophie, cette série d’empreintes photographiques est développée dans un compagnonnage avec des plantes qui poussent dans les sols extrêmes de l’Anthropocène.
« Le premier geste de ce projet a pris forme avec le philosophe Michael Marder et la flore irradiée de la Zone d’exclusion à Tchernobyl. Intitulé Tchernobyl Herbarium, cet herbier, s’épaissit chaque année d’un nouveau fragment textuel et rayographique, créé par l’empreinte directe de spécimens végétaux radioactifs sur feuilles photosensibles. Pour le second temps de cette série, nous partirons à la rencontre des plantes rudérales qui évoluent dans les cendres de la plus grande décharge à ciel ouvert d’Europe, sur la Terre des Feux, dans la région de Naples.
Dans un protocole photographique expérimental et écologique, je recueillerai la trace du corps de ces plantes sans les extraire des sols. Cette rencontre par l’image aura ainsi lieu sans autre intervention qu’une mise en contact des éléments en présence ».
Anaïs Tondeur
En collaboration avec Michael Marder.
La présentation de la série fera l’objet d’une table ronde avec projection à l’ADAGP début juin 2024 à Paris et d’une exposition collective à STIMULTANIA à Strasbourg (lieu associé) en 2025.
LE LAURÉAT 2021
Nauru, en Océanie, est passé en moins de vingt ans du pays le plus riche à l’un des plus pauvres au monde. Son histoire pourrait être une fiction littéraire dans laquelle la folie des grandeurs et la cupidité auraient transformé une île paradisiaque en un désastre écologique, économique et social. Sur l’atoll, des colonnes de corail – reliquats d’un siècle d’extraction du phosphate – se dressent à perte de vue. Dans L’île Naufragée, Richard Pak fait subir à ses négatifs un traitement chimique à base d’acide phosphorique (H3PO4) qui altère l’émulsion, n’épargnant que la seule gamme du rouge. Le rendu esthétique nous emporte vers la (science) fiction ou la fable mythologique. Les personnages, des princes et des princesses, des haltérophiles présidents et des reines de beautés sont emportés dans un ballet de balayeuses qui peinent à chasser la poussière de phosphate de la surface de l’île.